Les PP de l’Ecosytème – Rapièce

Je suis Agathe, designer et créatrice de Rapièce. Rapiécer signifie réparer un tissu ou un objet usagé avec de nouvelles pièces de tissus. J’aime bien cette image qui valorise la réparation et la rend visible. Comme on le sait le modèle de la fast fashion est vraiment problématique sur le plan humain et écologique. Avec Rapièce je tend à valoriser et encourager la réparation individuelle de nos pièces et plus largement à « réparer » la mauvaise image que l’industrie de la fast fashion renvoie de la mode en générale. Depuis presque un an je travaille sur un projet de sacs réalisés dans d’anciens tissus d’une entreprise Bruxelloise et fabriqués à Bruxelles dans une ETA (entreprise de travail adapté). Avec ce projet j’essaye de prouver qu’on peut encore faire de la mode « locale » et en circuit court.

D’autre part Rapièce c’est aussi depuis septembre au Septante-13 des « Rapièce café » 100 % dédiés à la couture. Des espaces ouverts à toustes à Forest, un dimanche après-midi sur deux où je partage les bases de la couture. Le but de ces ateliers est de démocratiser la réparation et la transformation (l’upcycling*) des vêtements ! Les ateliers sont à prix libres pour que cela reste accessible au plus grand nombre.

Ce projet est né de ma prise de conscience que nos vêtements neufs étaient de plus en plus de mauvaise qualité donc de plus en plus rapidement jetés ou donnés par « charité » à des ASBL qui ne savent plus quoi en faire. En plus, en fin de course, ces vêtements sont difficilement voire rarement recyclés.

C’est de là que j’ai eu envie d’encourager la réparation de nos vêtements pour sensibiliser à ce sujet et nous encourager à garder nos habits plus longtemps.

*l’upcycling est un anglicisme qui signifie recycler une ressource en améliorant sa valeur. ici mon projet est la revalorisation de tissus qui appartenaient à une entreprise Bruxelloise que je j’ai transformé en sac.

Quels sont tes défis au quotidien ?

Avec les Rapièces café j’ai beaucoup moins de difficultés si ce n’est que pour l’instant je ne peux accepter plus de 4 personnes à mes ateliers. Plus d’inscrit.es et ça devient dur à encadrer, comme chaque personne vient avec un projet différent et un niveau en couture différent, les participant.es sont vite en attente de mes conseils « personnalisés ». Donc souvent il y a des petits moments d’attente, le temps que chacun.e commence son projet. J’ai du mal à convaincre mes ami.es couturières de venir m’aider à encadrer bénévolement les Rapièces café un dimanche sur deux. Et je ne me vois pas faire augmenter les prix de ces ateliers, pour “embaucher” quelqu’un.e. C’est important pour moi que cela reste le plus accessible possible. Bref mon défi pour 2024 c’est d’obtenir des subsides me permettant de baisser le prix des Rapièces cafés et de pouvoir défrayer des bénévoles qui auraient envie d’animer avec moi ces joyeux moment de création et de réparation !

Qu’es tu venue chercher au Septante Treize ?

Les gens évidemment ! Pour leur partager des valeurs qui me sont chères et aussi ma passion. Je me sens extrêmement chanceuse et pleine de gratitude en habitant dans ce lieu, ma reconnaissance s’exprime dans l’envie d’en faire profiter le plus grand nombre !

Quels sont tes prochains projets ?

Comme évoqué plus haut, professionnaliser les Rapièces café, trouver des copaines qui ont envie d’encadrer les ateliers avec moi, Bruxelles regorge de créateur.ices et marques éthiques super cools donc je finirais bien par trouver la perle qui veut m’accompagner dans ce projet ! D’ailleurs dès l’année prochaine j’aimerais bien me faire coacher par CoopCity, un programme d’accompagnement pour les entreprises à finalité sociale dont j’entends que du bien.

Pour finir, mes premiers sacs sortent en précommande via un Growfunding dès le 1 décembre et ça c’est super excitant ça permet vraiment d’engager les ami.es et mêmes les anonymes dans mon projet de création ! Je n’oublie pas les Rapièce cafés pour autant, car ils feront aussi parties des contreparties que tu peux t’offrir ou offrir à un.e proche !