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Kim (La Serre)

Kim de La Serre nous explique comment il a créé une cantine solidaire.

Peux-tu te présenter ? C’est quoi ton activité ici ? 
Moi c’est Kim, je suis arrivé à la Serre quand l’espace de coworking en haut s’est transformé en atelier d’artistes. Mon implication au hangar passait surtout par des shifts au bar, c’était une époque avec du passage, des activités. On avait une table d’hôte une fois par mois, les gens venaient cuisiner un après-midi et manger tous ensemble le soir. Avec Charlotte on s’est dit qu’on n’allait pas arrêter l’activité malgré les mesures sanitaires. Elle prend un caractère plus engagé maintenant puisque là on cuisine pour des gens qui n’ont souvent pas les moyens de manger. Le lundi on distribue les plats sur la place Flagey et le mercredi on passe par une autre ASBL comme Food Dignity au Tri Postal qui se charge de la distribution.

Vous préparez environ combien de plats par session de cuisine ?

Le dimanche et le mercredi on cuisine en général pour 30 personnes, avec soupe, sandwich et plat à chaque fois. La semaine dernière on a fait à manger pour les sans papiers qui occupent l’église du Béguinage, pour 60 personnes. En général on est 5 à cuisiner, ce jour-là on était une bonne dizaine.

C’est quoi votre impact sur le quartier ? 
L’idée de ce projet là c’est de pouvoir le développer à l’échelle d’un quartier à chaque fois et tisser des réseaux de solidarité. On a aussi l’envie d’intégrer petit à petit les personnes qui bénéficient de la distrib aux ateliers cuisine. Depuis quelques mois on prend le temps de les rencontrer, c’est important d’établir un rapport de confiance.

C’est quoi les prochains enjeux pour vous ?
On est en train de mettre la cuisine aux normes, de monter l’ASBL, demander les autorisations AFSCA et chercher des subsides. Tout ça permettra d’ouvrir encore plus le projet sur le quartier. L’idée c’est aussi d’élargir le cercle des volontaires qui viennent cuisiner. Pour l’instant on ne fait que dans l’alimentaire, bientôt j’aimerais mettre en place des ateliers cuisine et pédagogie, des ateliers de construction pour tout type de public. A terme, j’aimerais bien proposer un accueil de jour, avec des aides juridiques, un vrai service à la personne.

 

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Ce projet est né à la Serre, est-ce qu’il aurait pu exister ailleurs ?
Ce genre de projets là, quand tu n’as pas de moyens financiers, je crois que ça passe nécessairement par des lieux de type occupation, ce que Communa et d’autres asso proposent. C’est pour moi les derniers lieux où il est possible de proposer des espaces sociaux et culturels. A part dans les occupations il n’y pas d’autres endroits où je pourrais faire ça, ces espaces sont primordiaux. 


C’est quoi ton meilleur souvenir ici ? 
Sûrement les jeudis quand tout était ouvert, il y avait l’atelier vélo, le bar, Téo en cuisine ; tout le hangar était activé. Mon meilleur souvenir c’est quand tous ces espaces sont occupés.

C’est quoi ton rêve pour ce lieu ?  
Qu’on puisse le garder de manière permanente et rester ouvert au public. 



 

Avec une baguette magique, tu changerais quoi à Bruxelles ?

J’aimerais trouver une manière d’aller plus loin que l’occupation temporaire. Jusqu’à présent, quand tu arrives à la fin de ta convention, tu n’as aucun contrôle sur ce qui va se passer après. C’est ça qui est dommage, tout ce temps que tu investis dans un lieu en sachant que c’est du temporaire. Cette lutte s’inscrit dans une urgence, j’aimerais essayer de l’inscrire dans quelque chose de pérenne. Je sais pas encore comment on peut faire, peut être avec des initiatives comme Common Ground. Racheter ces espaces pourrait finalement être un moyen de garder le contrôle sur ce qui s’y passe.




C’est quoi ta meilleure recette de houmous ? 
Ce que je fais, un peu dans l’esprit houmous c’est du poivron rouge cuit au four, j’enlève la peau, je le mixe avec de l’huile et des noix, ça marche à tous les coups !

 

Mars 2021
Photos : Benoît Barbarossa
Pour suivre les activités de la cantine, c’est par ici

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