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Anne (Maxima)

Anne en est convaincue : "Si ce ne sont pas les gens qui vont à l’art c’est l’art qui doit aller à eux".

Peux-tu te présenter ? C’est quoi ton activité ici ?
Je m’apelle Anne Deltour. L’activité que je porte c’est Orfeo, c’est un projet social qui vise à diffuser l’art dans la société. Plus particulièrement les arts auprès de publics défavorisés. 

 

Comment est né Orféo ? 


C’est le fruit d’une réflexion personnelle à un certain moment de ma carrière et de ma vie où je voulais faire quelque chose de différent. Cette réflexion a suivi les attentats de Bruxelles où on a été pas mal dans la peur de l’autre, dans la division, dans l’isolement. J’avais l’envie de construire des dynamiques plus positives, d’unir les gens par un médium qui est l’art. 

Un autre point de départ qui a convergé c’est que je suis musicienne. Je trouve que la musique est un puissant moteur de ressourcement et d’enrichissement personnel. Et je constate, en tout cas pour les arts dits classiques, que les publics sont assez peu hétérogènes. L’objectif c’est de se dire que l’art n’est pas quelque chose fait pour un groupe social en particulier, c’est juste quelque chose de beau, qui devrait être accessible à toustes. L’idée c’est finalement de donner les clés d’accès à l’art à des personnes pour qui ça ne fait pas partie du quotidien. 
De manière générale, si ce ne sont pas les gens qui vont à l’art c’est l’art qui doit aller à eux.



Un autre objectif du projet c’est de construire des ponts sociaux et culturels par l’art. Faire se rencontrer des gens qui ne se rencontrent pas habituellement et faire découvrir des formes artistiques qui ne font pas partie du paysage. Montrer autre chose. On donne des clés d’accès à une programmation audacieuse. On propose du slam et de la danse contemporaine en maison de repos, de la musique baroque pour les personnes sans abris, de la musique classique dans des maisons de jeunes … On fait aussi des ateliers artistiques. On développe une activité de bénévolat d’entreprise et un volet événementiel. Le projet à démarré en 2017, depuis lors on a organisé environ 420 évènements.
 

 

C’est quoi vos critères d’intervention ?

On se dédie à tout public pour qui l’art est difficile d’accès. Cela peut être des personnes en maison de repos, des personnes sans abris, des personnes réfugiées, des femmes victimes de violence, des maisons de jeunes, des écoles, des fêtes de quartier ...

 

Qu’est ce que tu préfères dans ton activité ?

C’est le développement du projet, la stratégie, le management. J’ai fait ça parce que j’avais envie de fédérer une équipe autour d’un projet qui a du sens, avec un objectif social et sociétal. Faire des projets un peu fous ! "It’s always impossible until it’s done", c’est Nelson Mandela qui l’a dit. 
 

 

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Comment vous avez rebondi avec le contexte qu’on connaît ? 

On a essayé quelques trucs. Le online ça n’a pas fonctionné, on a vite abandonné. On a rebondi sur deux axes. D’abord, les enfants. Hananne a organisé tous les jours de l’été pendant les vacances scolaires, un stage pour les enfants sans abris au samu social. Et on a organisé des concerts en plein air. Trente concerts de juillet à septembre, et l’implication d’une centaine d’artistes. On y est allé·e·s au forceps ! Ça a été les rares événements organisés à Bruxelles durant cette période. 
 

Ca veut dire quoi pour toi faire commun ?
Mettre ses compétences au service de la communauté pour se tirer mutuellement vers le haut.  




C’est quoi ton rêve pour ce lieu ? 
Je pense qu’on a le potentiel pour devenir la Factory bis de Warhol. Maxima, je vois ça comme un de bouillon de culture, intellectuel, artistique, culturel … un lieu de rencontres qui vit nuit et jour. Il y a un potentiel exceptionnel !

 

Avec une baguette magique, tu changerais quoi à Bruxelles ?
La trouille. Je trouve que les gens sont trop timorés. On manque d’audace. Osons des projets plus audacieux en termes sociétal, en termes d’utopie, de vision d’avenir. Il faut oser rêve et vivre ses rêves.

 

Ce sera quoi ton premier concert à la réouverture des salles ?

J’ai mes places pour Dionysos à l’AB et Tosca à la Monnaie, je croise les doigts pour pouvoir y aller !  

Mars 2021
Photo : Benoît Barbarossa
Pour suivre les activités d'Orfeo, c'est par ici

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