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Création d’un guichet des occupations temporaires

actu

13/08/2021

Le Gouvernement bruxellois approuve la création d’un Guichet des occupations temporaires. Notre mise en contexte :

Quand l’aventure Communa a commencé en 2013, l’occupation temporaire se faisait assez discrète à Bruxelles. Tandis que des lieux s’activaient dans tous les sens, l’attention accordée aux espaces vides était limitée tant du côté public que privé.

Avec les années, cette attention s’est aiguisée (les raisons en sont complexes et on vous conseille de lire les textes en références plus bas). Ils datent un peu, mais le propos est toujours d’actualité) et le recours à l’occupation temporaire se systématise dans les interventions urbanistiques de la Région.
Sortie de l’ombre, la question de l’institutionnalisation de l’occupation temporaire s’est rapidement posée et se poursuit depuis un moment. Là, au début du mois de Juillet, le gouvernement bruxellois a approuvé la création d’un guichet de l’occupation temporaire qui viserait à « à simplifier l’accès à l’information et à aiguiller tout porteur de projet d’occupation temporaire ». Si le site internet www.occupationtemporaire.brussels existe depuis un moment déjà, la volonté maintenant c’est d’aller un pas plus loin.
En attendant sa mise en place, nous voulons souligner – à nouveau – quelques éléments indispensables pour la création d’un tel outil.
– Les espaces vacants sont des espaces qui servent à faire valoir le droit à la ville et le droit au logement. Ces lieux doivent servir la mise en place de projets d’intérêt collectif et ils doivent s’organiser selon des gouvernances démocratiques. En aucun cas ils doivent servir à faire du profit. Depuis le début des négociations régionales, Communa plaide à ce que la notion « à finalité sociale » suive toute évocation d’ « occupation temporaire ».
– Les espaces vacants sont des espaces qui doivent être ouverts à tou·te·s. Ils doivent loger toutes sortes de personnes (peu importe leur situation socioéconomique, administrative, origine, genre…), de la même manière qu’ils doivent accueillir toutes sortes de projets qui oeuvrent pour la collectivité. C’est seulement dans la multiplicité des acteurs et des usages qu’on peut explorer l’énorme potentiel qu’offrent les bâtiments vides. Des outils qui tentent de centraliser la pratique doivent être vigilants à ne pas exclure ou desservir certains acteurs ou pratiques.
– Les espaces vacants sont des lieux qui servent aux gens qui habitent la ville et qui participent à ses dynamiques associatives. Ils s’inscrivent dans leur environnement direct, non pas dans une stratégie de City marketing. Dans le même sens, il est indispensable de veiller à ce que la valeur (d’usage et d’échange) créée durant les périodes temporaires revienne aux citoyen·ne·s, non pas aux géants de la promotion immobilière. Les lieux occupés sont des lieux qui font front à la marchandisation de nos villes et aux projets hors sol qui balafrent les communes bruxelloises, l’une après l’autre.

Communa salue les efforts faits par la Région pour soutenir l’émergence de projets d’occupations temporaires, que ce soit en allégeant le cadre légal pour la pratique ou en débloquant des enveloppes pour la création de nouveaux espaces. Dans la traduction concrète de cette volonté politique, il est toutefois important de veiller à ce qu’elle serve une pratique libre et à finalité sociale, qui s’engage pour les habitant·e·s de Bruxelles. Il est important de se rappeler aussi que l’occupation temporaire n’est pas une réponse à la problématique de l’espace abordable à Bruxelles. La pratique permet de répondre à l’urgence et d’essayer de nouvelles manières d’organiser nos villes. Elle doit obligatoirement s’accompagner d’une politique cohérente de logements sociaux et de développement durable qui fasse émerger une ville accessible et résiliente sur le long terme.

Le Gouvernement bruxellois approuve la création d’un Guichet des occupations temporaires